L'on pouvait s'attendre, pour le sommet de l'OTAN à Strasbourg, et pour la soumission française, à un délire paranoïaque, et il faut dire qu'il fût à la hauteur. L'armée a quadrillé la ville, installant un peu partout des barbelés, tandis qu'un nombre délirant de policiers en tous genres était amassé dans la cité. La priorité numéro 1 était que les cérémonies et les accolades des gendarmes du monde ne soient pas perturbées, et que mesdames Obama et Bruni-Sarkozy puissent papauter en paix et montrer leurs jolies robes aux photographes. A ce titre, il fallait que les manifestations se passent en périphérie. Il fallait pour les autorités qu'elles n'effleurent pas ce qu'ils considérent toujours comme le centre du monde : leur nombril. La première bataille dans la bataille était donc celle-là. Et nos gendarmes du monde l'ont perdue, car le monde apprend à voir la réalité, et si les silhouettes de ces dames alimentent les gazettes, ce monde a ses soucis et commence à le savoir.
Perdantes aussi les têtes pensantes de la seconde bataille dans la bataille, à savoir le déroulement de la manifestation. Et là, l'on dépasse le cadre des gendarmes, puisque la patronne du pcf par exemple entendait bien se refaire une santé perdue en invoquant la paix (pour une stalinienne, c'est fort des haricots !!!!!!!!!!!!!!), Besancenot voulait apparaître comme le Carlo Bruni du socialisme menant ses fans aux élections de 2012, mais ca a un peu foiré, et Sarkozy devait se sentir mal de devoir supporter une grosse manifestation, donc la tentation pouvait être grande de l'émietter. Donc ca a l'air d'avoir bien fonctionné pour lui, si ce n'est que tout français un tant soit peu informé, sachant que les manifestants n'ont pu guère manifesté, a constaté que même en grand nombre, il n'était pas facile de se faire entendre, et à l'heure où beaucoup ont des choses à dire, non, ca n'a pas réussi au patron de l'ump.
Quant à la 3° bataille dans la bataille, elle concerne ceux et celles qui se sont affronté aux forces de police. L'on a vu le moment où nos marxistes-léninistes nationaux allaient ressortir les refrains à la Georges Marchais sur les agents du grand capital, mais le discours aurait été peu convaincant, et dame staline comme le petit olivier ont du se retenir. A l'heure où près de la moitié des français disent trouver normal la séquestration des patrons, et où plus des deux tiers les comprennent et/ou les approuvent, traiter d'irresponsables ceux qui s'opposent directement à l'ordre du monde n'est pas sans risque pour tous les tenants de ce monde.
Parce qu'ils n'ont pas pu la passer sous silence, cette bataille, les chefs de tout poil ne n'ont pas gagnée. Qui alors ? La réponse très bientôt...
